Corinne Buisson (AFLD, Chatenay Malabry)
Utilisation des isotopes stables pour la détection du dopage.
Résumé :
L’agence mondiale antidopage (AMA) interdit l’usage des stéroïdes anabolisants androgéniques chez les athlètes que ce soit en ou hors compétition. En effet, ceux-ci permettent d’une part d’améliorer les performances sportives en augmentant la masse musculaire, mais leur usage intensif peut aussi engendrer des risques pour la santé des sportifs. Les laboratoires antidopage accrédités par l’AMA ont donc pour mission de rechercher l’usage abusif de ces composés. Pour ce qui est des xénobiotiques, la spectrométrie de masse classique permet de déceler leur présence illicite dans les urines. En revanche, en ce qui concerne les hormones naturellement présentes dans l’organisme, la spectrométrie de masse simple se révèle insuffisante. C’est dans ce contexte que l’utilisation des isotopes stables a été mise en œuvre pour mettre en évidence l’origine des hormones stéroïdes présentes dans les urines. Dans cet exposé, nous aborderons la stratégie utilisée dans le cadre du dépistage du dopage pour les stéroïdes anabolisant s. Nous aborderons l’intérêt des isotopes stables et notamment celui du carbone pour discriminer les molécules endogènes de celle administrées illégalement. La mise en œuvre des analyses par GC/C/IRMS ainsi que les contrôles qualités inhérent à ce processus analytique seront présentés. Des exemples de résultats obtenus sur de vrais échantillons seront présentés ainsi que l’évolution vers des profils atypiques. Puis nous nous intéresserons à d’autres composés également soumis à restriction comme la nandrolone ou les glucocorticoïdes. Les résultats d’études d’excrétion consécutives à l’utilisation de dérivés de la cortisone seront présentés ainsi que les perspectives d’utilisation de la GC/C/IRMS pour dépister l’usage frauduleux de ces composés.