Jean Jouzel (LSCE, Saclay)

Etienne Roth et les isotopes de l’eau.

Résumé :

Dès la fin des années cinquante, Etienne Roth a compris tout l’intérêt que pouvaient
offrir les variations naturelles de la composition isotopique de l’eau pour décrypter
certains processus naturels ou extraire des informations à partir de dépôts dans
lesquels ces variations sont archivées. Je centrerai ma présentation sur les recherches
qu’il a initiées dans le domaine de la formation de la grêle et sur l’apport qu’il a eu dans
celui des glaces polaires. Je soulignerai son approche très éclectique basée d’abord sur
l’analyse du deutérum ‐ dont la maîtrise avait été acquise à travers les projets liés au
suivi de la fabrication de l’eau lourde ‐ puis étendue à celle de l’oxygène 18 et du tritium.
Je rappelerai la contribution de ses équipes dans la détermination des coefficients de
fractionnement et de diffusivité isotopiques. Pionnier sur le plan international, Etienne
Roth a indéniablement, et avec un enthousiasme qui m’a beaucoup marqué, été l’un des
artisans clé du développement, en France, des travaux liés à l’isotopie de l’eau. Ces
programmes conduits dans les années soixante et soixante‐dix ont, par la suite, permis
aux équipes de Saclay et de Grenoble, de prendre une place prépondérante dans l’étude
des grands forages glaciaires de l’Antarctique et du Groenland.

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