Etude de la contamination par le plomb des petits Cétacés des côtes européennes.
Apport des isotopes stables en tant que traceurs
A. Aubail, P. Bustamante et F. Caurant
Laboratoire de Biologie et Environnement Marins, EA 3168, Université de la Rochelle,
Av. Michel Crépeau, 17042 La Rochelle
Du fait d’un enrichissement lié aux activités anthropiques, les métaux lourds sont aujourd’hui des polluants importants de l’environnement et particulièrement du milieu marin. En raison de leur longévité et de leur position trophique, les Mammifères marins accumulent ces éléments traces tout au long de leur vie.
Le Pb est un des métaux lourds susceptibles d’être bioaccumulé. Or, malgré une présence naturelle dans l’environnement, ce métal n’est pas essentiel à la croissance des êtres vivants et plus encore, est connu pour sa toxicité et son rôle dans le saturnisme.
L’objectif de cette étude est de déterminer la contamination en plomb – concentration et composition isotopique – des os de trois espèces de Cétacés, le dauphin commun Delphinus delphis, le marsouin commun Phocoena phocoena et le dauphin bleu et blanc Stenella coeruleoalba, évoluant dans les eaux européennes. L’échantillonnage se compose de 62 individus, provenant d’échouages dans quatre zones distinctes : France, Espagne, Pays-Bas et Irlande. Les analyses ont été effectuées par ICPMS (Inductively Coupled Plasma Mass Spectrometry).
Au cours de cette étude, les isotopes de plomb stable sont apparus comme de bons traceurs de la pollution en plomb, identifiant une contamination d’origine anthropique chez la plupart des Cétacés. Les ratio isotopiques 206Pb/207Pb varient de 1,10 à 1,27 et montrent la prédominance d’une origine industrielle du plomb chez les marsouins des Pays-Bas, alors que l’influence des essences reste majeure chez les dauphins communs de France.