Stéphanie Prévost (LABERCA, Nantes)
Isotopie et contrôle des stéroïdes et anabolisants en élevage
Résumé :
L’utilisation de promoteurs de croissance en élevage est prohibée au sein de l’union européenne (directive 96/22/EC). Afin de se donner la plus forte probabilité de détecter les usages illégaux liés à ces molécules, des méthodes d’analyse pertinentes doivent être développées en conséquence. L’un des challenges les plus importants dans le domaine est celui de l’analyse des hormones naturelles, les stéroïdes en particulier. En effet, les résidus de ces composés chez l’animal se confondent parfaitement avec ceux produits de manière endogène par l’animal tant qualitativement que quantitativement (dans le plus grand nombre des cas). Aujourd’hui, seules trois approches analytiques permettent la confirmation de l’administration des ces molécules à des animaux de production, parmi elles, la mesure des esters de stéroïdes dans les phanères (poils) par GC-MS/MS, la mise en évidence de métabolites spécifiques par LC-MS/MS (exemple de métabolites de phase II dans certains cas) mais encore la mesure par GC/C/IRMS du rappo isotopique d’un métabolite de la substance (le rapport 13C/12C en particulier). Cette dernière approche permet de confirmer l’administration de stéroïdes comme la testostérone, l’estradiol, la boldénone, la déhydroépiandrostérone (DHEA), le cortisol, la dihydrotestostérone (DHT) ou la 4- androstènedione jusqu’à plusieurs jours voire semaines après l’administration. Dans cet exposé, l’importance de la préparation des échantillons sera démontrée via l’analyse de ces stéroïdes dans plusieurs matrices biologiques complexes, l’urine en particulier. Le choix de la technique de dérivation préalable à leur analyse par GC/C/IRMS sera argumenté. La stratégie instrumentale sera ensuite abordée, de l’injecteur large volume, au choix de la phase stationnaire nécessaire à la séparation de composés de structure chimique très proche, au choix des étalons internes et des échantillons de référence nécessaire au calibrage de l’instrumentation. Les performances analytiques globales seront discutées (validation et seuil d’actio . Enfin, les cinétiques d’élimination, et la conséquence de l’alimentation sur la qualité des mesures (issus d’expérimentations animale) seront abordés.